FLUX DE MATIERE
L'ANTIGRAVITE
A la différence du sens des flux naturels qui,
sur terres, s'écoulent toujours du haut vers le bas, les plantes
sont des flux de matière qui s'écoulent du bas vers le haut
comme un défi à la gravité universelle. (on pourrait
le généraliser au vivant mais c'est une notion qui n'est
pas aussi exclusive que pour les plantes).
LA CORNE D'ABONDANCE
Un jaillissement perpétuel, une source de matière
qui sourd en de réguliers rendez-vous et chaque année en
plus grande abondance.
Pour un sculpteur c'est une aubaine quand la matière monte/vient
à lui et quand elle se renouvelle au fur et à mesure de
ses besoins.
Quel rêve plus fou ! Quelle situation plus désirable !
UNE HISTOIRE DE BRIQUES
Une vue d'architecte : de petites briques.
Pour qu'une plante pousse il lui faut de l'eau :
Ce n'est pas seulement parce qu’elle a soif mais parce que l'eau
est le mode d'extraction de transport de la matière, des molécules
puisées dans la terre qui passent à travers la peau des
racines
L'eau, est aussi l'ascenseur qui monte les molécules autour d'un
squelette de bois.
Celles-ci sont comme de petites briques microscopiques que la plante va
agencer dans une logique rigoureuse tout en haut de la construction.
Simultanément, d'autres équipes renforcent le squelette
un peu partout pour que l'édifice soit toujours assez fort pour
supporter les nouvelles installations dans les étages supérieurs;
les branches
Un même travail consolide les bases, les fondations, et ainsi, dans
le même temps, augmente la capacité de captage des petites
briques.
Toutes ces actions pour former un équilibre surprenant et obtenir
avec une économie de moyen une construction étonnante dans
son rapport section/hauteur, d'une grande solidité et susceptible
de résister aux sollicitations les plus diverses et les plus violentes
comme : Le poids des animaux ou le vent jusqu'à la tempête.
(à faire pâlir les architecte !)
Actions qui ont d'autres qualités comme rendre étanche le
végétal à la pluie, le vacciner contre le pourrissement
et lui permettre de résister au soleil, au gel, aux prédateurs,
etc.
LE PETIT POTIER
Souvent, au cours des élaborations dans les arbres,
m'a envahi le sentiment que la matière montait entre mes doigts
et que mes mains avaient pour tâche de canaliser ce flux, de l'orienter
dans telle ou telle direction, dosant les épaisseurs, initiant
les mouvements à la manière du potier dans son rapport avec
la glaise ;
à la manière aussi de ces formes éphémères
que j'invente dans un flux d'eau passant entre mes doigts lors de mes
"performances fontaines"
L'ABLATION ET L'AJOUT
Les volumes des objets s'élaborent de deux manières
:
Soit par "ABLATION" quant on prend une masse de matière
de laquelle on ôte l'excédent pour obtenir la forme improvisée
ou désirée (le bloc de marbre qui contient la sculpture
à naître)
Soit par "AJOUT" quant à la matière s'augmente
d'autre matière jusqu'à l'obtention de la forme voulue (modelage,
amalgame)
Ma démarche tient des deux, augmenté du miracle d'une source
de matière naturelle et sans fin.
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